Savez-vous pourquoi ce 30 mars est la journée mondiale des troubles bipolaires ? C’est en hommage à Vincent Van Gogh, qui en était lui-même atteint. À cette occasion, Vendée Gazette vous invite à découvrir l’univers d’un artiste vendéen pas comme les autres. Pascal Clément vit à Rosnay. Il a créé une sculpture de livres en pierre pour sensibiliser à cette maladie qui touche directement son entourage.
Un empilement de livres en pierre. Solides, mais prêts à vaciller. L’œuvre trône dans un coin de son atelier, baigné de lumière. C’est dans le silence de Rosnay que Pascal Clément crée. Loin du tumulte des villes. Près des pierres, des arbres et de l’émotion.
Sa sculpture représente la bipolarité. Une maladie invisible. Qui secoue. Qui fatigue. Qui isole. Pascal ne parle pas en théoricien : « Ma femme est bipolaire, » nous confie l’artiste. Il crée donc pour elle, pour eux et pour tous les autres : « dans l’univers complexe de la bipolarité, une condition qui reflète à la fois la force et la fragilité de l’être humain. »
À travers ses livres sculptés, il symbolise « l’ombre et la lumière, la joie et la tristesse ». « La pierre » dit-il, « évoque la notion d’ancrage dans la vie quotidienne, tout en rappelant le poids des luttes intérieures. »
« Une partie de la sculpture pourrait être polie, représentant des moments de clarté et de calme, tandis qu’une autre partie pourrait être rugueuse et chaotique, illustrant des épisodes de crise ou d’angoisse. »
Trois axes, une même histoire
Pascal Clément est autodidacte. Il travaille le marbre, la brique, l’ardoise. Il sculpte trois choses : les livres, les écorces et les sphères. La culture, la nature, l’univers.
« Les livres représentent la culture et la connaissance. Les écorces, je les réalise en trompe-l’œil. Et les sphères incarnent l’univers et toutes ses dimensions » explique-t-il. Derrière chaque matériau, un message. Derrière chaque sculpture, une réparation.
Il a perdu ses parents à 11 ans. Il a dû se construire sans repère. « J’ai eu un gros manque de culture à un moment de ma vie. » Cette absence, il la transforme aujourd’hui en œuvre. En sculptant des livres, il rattrape symboliquement ce vide. « Il y a un côté revanchard aussi de dire : je n’ai pas réussi d’une façon, mais je vais réussir d’une autre manière. »
Son atelier est à son image. Modeste. Chaleureux. Vivant. Des livres sculptés jonchent les meubles, les murs, les socles. Et parfois même… le sol.
Un art engagé, loin du bruit du monde
Pascal Clément ne court pas après l’argent. Il vend parfois. Mais ce n’est pas le but. « Je suis prêt à aller exposer dans des hôpitaux où je sais que ce n’est pas les malades qui vont m’acheter des œuvres. Mais peu importe, j’ai envie que le monde change, que les mentalités changent. »
Il vit aujourd’hui en Vendée. Il a quitté Paris, sa vie d’avant, ses contrats de décorateur dans de grands hôtels. Trop de bruit, trop de pression. « Maintenant, plus ça va et plus j’ai envie de continuer d’être artiste et de ne pas retourner dans la société de consommation. »
Son art, il le résume ainsi : « Mes sculptures ne sont pas seulement des œuvres d’art ; elles sont des témoignages de résilience, des réflexions sur l’instabilité et la force qui résident en chacun de nous. »
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