Bassine lacérée à Sainte-Gemme : une guerre de l’eau en surface

Une réserve d’eau a été dégradée ce week-end en Vendée. Un collectif revendique l’action. Le syndicat Coordination Rurale dénonce un « sabotage ».

Bassine lacérée - Coordination Rurale
Bassine lacérée – Coordination Rurale 85

À Sainte-Gemme-la-Plaine, la bâche d’une réserve d’eau a été lacérée. L’acte, survenu ce week-end, a rapidement été revendiqué sur les réseaux par un collectif nommé Du plomb, acronyme de Débâchages Unis Pour L’Obstruction aux Méga-Bassines.

Ce n’est pas la première fois qu’une bassine est visée dans la région. Mais cette fois, les auteurs ont publié une vidéo de leur action. Cagoulés, ils y dénoncent le modèle agricole intensif, la loi Duplomb récemment validée au Parlement, et le retour des pesticides.

« Deux millions d’euros de dégâts »

Christophe Favrou, animateur du syndicat Coordination Rurale en Vendée, réagit :

« Ils ont coupé la bâche au cutter. La réserve va peu à peu s’enfoncer, l’eau deviendra inutilisable. Il faudra tout réparer. » L’agriculteur concerné parle de deux millions d’euros pour remettre la réserve en état.

Cette réserve d’eau, selon le syndicat, était légale. illégale selon le collectif Du Plomb. Elle servait à l’irrigation de plusieurs exploitations locales, en pleine période de sécheresse.

« C’est un outil de travail détruit. Et tout le monde va être impacté, pas seulement l’agriculteur. La gestion est collective. »

Le syndicat prévoit de demander une rencontre avec Bruno Retailleau, le ministre de l’Intérieur pour « exiger la plus grande fermeté ». La gendarmerie a ouvert une enquête.

Une action coordonnée

Selon Du plomb, cette bassine n’est qu’une des quatre visées ce week-end dans l’Ouest. Deux en Charente-Maritime (Ferrières et Benon), une autre en Charente (Fouqueure) ont également été « débâchées ».
Dans leur communiqué, le collectif accuse les bassines d’« accaparer l’eau pour quelques-uns », d’« aggraver la sécheresse » et de nuire à la biodiversité.

Ils affirment agir faute d’écoute :

« Tant qu’il y aura des projets de bassines, nous irons leur rendre visite. »

Un contexte sous haute tension

Le climat autour des méga-bassines est tendu depuis plusieurs années. Les partisans y voient un outil de survie pour l’agriculture. Les opposants dénoncent un modèle qu’ils jugent dépassé.

La validation récente de la loi Duplomb, critiquée pour avoir réintroduit des pesticides interdits, semble avoir mis le feu aux poudres. Plusieurs voix estiment que d’autres actions de désobéissance pourraient suivre.

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  • Je viens du monde de la radio, où chaque mot compte. Aller à l’essentiel, écrire le moins pour dire le plus, c’est ma façon de travailler.Après avoir été journaliste dans plusieurs régions de France, j’ai choisi de raconter les histoires d’ici, en Vendée. Des récits de vie, des initiatives locales, une information gratuite, réfléchie et bienveillante, accessible à tous.Avec Vendée Gazette, je veux informer sans cliver, éclairer sans juger. "Le plus compliqué, c’est de faire simple", une devise qui guide ma plume, au service du local et des gens.

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