À Péault, il crée une crèche XXL dans son salon

Depuis son salon à Péault, Franck Lermenier transforme chaque Noël en un voyage miniature. Une crèche XXL, de près de 5 mètres, animée et pleine de détails, attire amis, famille et collègues dans un univers fait main et empreint de magie.

Entrez dans le salon de Franck Lermenier, et vous voilà transporté dans un monde miniature où chaque détail raconte une histoire. Une cascade d’eau qui coule, un moulin et des santons figés mais expressifs, s’activent dans leurs métiers. « Là, vous avez la menuiserie, ici la forge, là une bergerie » décrit Franck en pointant les scènes du doigt. « Et là-bas une dame qui pose ses filets de pêche. C’est en fonction de ce que font les santons,» ajoute Nadège Lermenier, sa femme. 

D’origine bretonne, Franck n’a pas résisté à reproduire la célèbre maison de Saint-Cado avec ses volets bleus. « C’est une maison qui me tient à cœur, c’est là d’où je viens », confie-t-il. En plâtre, comme toutes les autres maisons, cette réplique illustre son sens du détail. « Je n’utilise aucun plan. Tout est au feeling. »

Sous la crèche, un ingénieux réseau électrique anime les scènes. « Il y a trois multiprises, une quinzaine de fils, et une pompe à aquarium pour la cascade. Mon petit-fils me la réclamait depuis des années, » raconte-t-il en souriant. L’eau, le mouvement, la lumière… tout est pensé pour rendre l’ensemble vivant.

« Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours fait des crèches »

« Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours fait des crèches » confie Franck. D’abord chez ses parents, puis pour ses filles quand elles étaient petites et aujourd’hui pour ses trois petits-fils. « Quand ils viennent, ils regardent partout. Ils cherchent les détails, les nouveaux personnages, les petites scènes, » explique-t-il. Chaque année, les enfants guettent avec impatience ce que leur grand-père a ajouté ou modifié.

Mais la crèche n’est pas réservée qu’à la famille. Les amis et collègues de Franck viennent aussi l’admirer. Billy, son collègue devenu ami, est venu pour la deuxième année consécutive : « C’est la première fois de ma vie que je vois une crèche aussi grande. C’est impressionnant et magnifique,» confie-t-il. Ces visites sont une récompense pour Franck, qui met des heures à peaufiner chaque détail. « On fait la crèche pour les petits, pour nous, et pour les copains,» dit-il en montrant Billy.

Un travail fait main et de récupération

Chez les Lermenier, rien ne se perd, tout se transforme. « Toutes les maisons sont en plâtre, je les ai faites moi-même, » explique-t-il. Les tonneaux ? « Ce sont des pots à cure-dents que j’ai transformés. » Le sable et les cailloux qui tapissent le sol ? « Ça vient des décorations d’aquarium. » Chaque détail, des sabots en bois aux roues des chariots, est conçu avec minutie.

« Les pierres qui décorent les façades, je les ai récupérées en Bretagne. J’ai même fendu un bloc pour avoir plusieurs morceaux, » précise-t-il. Tout est pensé, ajusté et peaufiné à la main. Même les idées de construction viennent spontanément. « Ça me vient comme ça, » dit-il en souriant.

Entre 35 et 50 heures de travail

Le montage de la crèche est un véritable rituel, qui mobilise entre 35 et 50 heures de travail chaque année. « Je commence par installer un châssis en bois, puis je prépositionne les maisons et les guirlandes. Je recouvre tout de papier, je fends les endroits où doivent passer les ampoules, puis je mets le sable, la mousse et enfin les santons, » explique Franck Lermenier.

Une œuvre familiale et collaborative

Si Franck est le maître d’œuvre, sa famille joue aussi un rôle important. Nadège, son épouse, observe avec bienveillance. « Je n’y touche pas, c’est son domaine, » dit-elle, amusée. « Elle se contente de supporter la poussière et le ménage, c’est déjà beaucoup » plaisante Franck, tout en ajustant un santon.

Les enfants de Franck participent aussi, surtout quand il s’agit de trouver de nouveaux santons. « Quand mes filles vont en jardinerie, elles m’appellent : ‘Papa, tu l’as ou pas ?’, » raconte-t-il avec un sourire complice. Ces santons espagnols, qu’il collectionne depuis les années 2000, ajoutent une touche réaliste à la crèche. « C’est de plus en plus dur d’en trouver, » regrette-t-il.

« Tous les ans, je rajoute quelque chose »

La crèche de Franck est bien plus qu’une tradition. C’est une œuvre en constante évolution, où chaque membre de la famille a sa place. « Tous les ans, je rajoute quelque chose. Ça s’agrandit petit à petit, » explique Franck. Et même après des années, il continue d’imaginer des améliorations : « J’aimerais trouver un moteur silencieux pour le moulin. Il y a toujours quelque chose à perfectionner. » 

La crèche monumentale de Franck reste installée jusqu’à fin janvier dans son salon. « C’est le plaisir de bricoler, de créer, » conclut-il. Chez les Lermenier, Noël ne se résume pas à un sapin et des cadeaux. C’est une déclaration d’amour à la créativité, à la famille et au partage.