Yannick Bestaven : « j’ai embrassé le trophée par instinct, et ça m’a porté chance ! »

Dans une interview exclusive pour le Vendée Live, le skipper Yannick Bestaven partage des anecdotes inédites avant le grand départ de la 10e édition du Vendée Globe. De son geste symbolique sur le trophée au vol mémorable avec la Patrouille de France, le marin se livre. Retour sur l’un des moments les plus insolites.

Yannick Bestaven, le skipper gagnant du Vendée Globe lors de la dernière édition en 2020, s’est confié sur un épisode marquant ce lundi 4 novembre. Ce jour où, sur les pontons déserts des Sables-d’Olonne en pleine pandémie, il a embrassé le célèbre trophée. « Je ne me suis même pas rendu compte sur le coup, » avoue-t-il avec un sourire. « Il fallait se rappeler du contexte : c’était le Covid, tout était vide autour de nous. Le trophée était là, seul au milieu des pontons, et instinctivement, je l’ai embrassé. C’était un geste spontané, comme pour lui dire au revoir ou à bientôt. » Une action qu’il n’avait pas préméditée mais qui, selon lui, lui a sans doute porté chance.

« On ne se rend pas compte, mais c’est un marathon qui pèse sur nos épaules « 

La discussion se poursuit avec Bestaven évoquant la pression intense qu’il a ressentie tout au long des 80 jours de course, et l’extraordinaire légèreté qui l’a submergé en franchissant la ligne d’arrivée. « On ne se rend pas compte, mais c’est un marathon qui pèse sur nos épaules. Quand j’ai vu mon équipe gérer le bateau après l’arrivée, c’était comme si un poids énorme s’était envolé. »

Un vol inoubliable avec la Patrouille de France

Ce n’est pas la seule anecdote marquante qu’il partage. Moins de deux mois après sa victoire, Bestaven s’est retrouvé dans les airs, invité par la Patrouille de France pour un vol en Alphajet. « Je n’étais pas très téméraire au début, mais après une petite formation et les tests physiques, j’ai adoré l’expérience, » raconte-t-il. La passion pour l’aviation ne l’a pas quitté depuis, puisqu’il s’est lancé dans l’obtention d’une licence de pilote, une formation qui l’occupe depuis un an.

« Avec les bateaux qui volent grâce aux foils, on peut être projeté très vite »

Pour la prochaine course, le skipper ne laisse rien au hasard, notamment en matière de sécurité. « Avec les bateaux qui volent grâce aux foils, on peut être projeté très vite, » explique-t-il. Après une chute spectaculaire en vélo qui lui a valu plusieurs fractures, Bestaven a ajouté des filets de sécurité pour éviter de se faire projeter vers l’avant du bateau. « L’accident m’a servi de leçon, » admet-il.

Avec un bateau flambant neuf et des foils de dernière génération, Bestaven se prépare à affronter cette 10e édition avec le même esprit de compétiteur, mais aussi avec la sagesse d’un skipper expérimenté, prêt à gérer les moments de glisse et de ricochet. Quant à ses hydrogénérateurs innovants, conçus en partenariat avec la société Watt&Sea, ils seront là pour transformer la vitesse en énergie renouvelable, confirmant une fois de plus le lien intime entre technologie de pointe et performance en mer.

Auteur/autrice

  • Je viens du monde de la radio, où chaque mot compte. Aller à l’essentiel, écrire le moins pour dire le plus, c’est ma façon de travailler.Après avoir été journaliste dans plusieurs régions de France, j’ai choisi de raconter les histoires d’ici, en Vendée. Des récits de vie, des initiatives locales, une information gratuite, réfléchie et bienveillante, accessible à tous.Avec Vendée Gazette, je veux informer sans cliver, éclairer sans juger. "Le plus compliqué, c’est de faire simple", une devise qui guide ma plume, au service du local et des gens.

    Voir toutes les publications

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *