Samuel Fournier, éleveur passionné, n’a jamais baissé les bras. Près d’un an après le vol de ses tortues en Vendée, il relance un appel. Il espère toujours retrouver les sept spécimens qui lui manquent. Une affaire qui pose aussi la question du trafic des tortues, de plus en plus prisées.

« Ce n’est pas juste un vol. On m’a pris des êtres vivants auxquels je tiens. Je ne veux pas que cette histoire soit enterrée, » lâche Samuel Fournier, éleveur professionnel de tortues terrestres en Vendée. Ses tortues ont disparu. Un vol qui l’a boulversé. « J’ai failli tout arrêter,» raconte le Vendéen, encore sous l’émotion.

Tout commence en mai dernier. Ce week-end-là, Samuel décide exceptionnellement de s’absenter de son domicile situé à Commequiers. À son retour, son voisin l’alerte : les enclos sont vides. « J’ai foncé chez moi. Plus rien. 24 tortues avaient disparu« , se souvient-il.
Rapidement, il diffuse un appel sur Facebook. Grâce aux partages, un habitant repère des tortues chez son voisin. « Je suis allé voir avec la gendarmerie. C’étaient bien les miennes. Mais il en manquait encore dix, et aujourd’hui, il m’en manque toujours sept« , explique l’éleveur.
Parmi elles, son mâle sulcata de 30 kg, prénommé Peter, qu’il avait sauvé d’une grave maladie. « Il pouvait peser jusqu’à 100 kg adulte. Ces tortues vivent 60 à 70 ans. Ce n’est pas un simple objet que l’on vole« , confie Samuel, encore ému. « Je ne le fais pas pour me faire de l’argent. Franchement, je ne rentre pas dans mes frais« , précise Samuel Fournier, qui exerce un autre métier à côté. Pour lui, son élevage est avant tout une passion, construite au fil des années.
Des tortues de plus en plus convoitées
Le vol de ses tortues s’inscrit dans une tendance inquiétante. Certaines espèces valent plusieurs milliers d’euros. Depuis 2018, la législation s’est durcie. En 2023, la vente de nombreuses espèces a été interdite aux particuliers, ce qui pourrait accentuer les vols et le trafic illégal.
Ce problème ne concerne pas que la France. À l’international, le commerce illégal de reptiles explose. Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), de nombreuses espèces sont menacées par le trafic.
Un appel à la vigilance et à la solidarité
Aujourd’hui, Samuel Fournier refuse que l’affaire soit oubliée. Il espère qu’un signalement, une vente suspecte ou une consultation vétérinaire puisse permettre de retrouver ses animaux.
« Si vous voyez une tortue sulcata ou léopard en vente, méfiez-vous. Ce sont des animaux qui nécessitent des papiers. J’invite les vétérinaires et les particuliers à vérifier les puces », lance-t-il.
Son combat continue. « Je garde espoir. Ces tortues sont ma passion, ma vie. Je ne veux pas qu’on oublie leur disparition.«
Vous pouvez partager son message sur la page Carapacitaire 85 Éleveur tortues en Vendée pour aider à retrouver ses animaux.
Informations pratiques
- Où signaler une tortue suspecte ? Contactez la LPO ou un vétérinaire spécialisé.
- Que dit la loi ? Depuis 2023, la vente de nombreuses espèces est interdite sans certificat spécifique.
- Un vol de tortue ? Déposez plainte et contactez l’Office français de la biodiversité (OFB).