En ce 19ᵉ jour de course du Vendée Globe 2024, Benjamin Dutreux, actuellement 15ᵉ, livre un témoignage authentique sur les défis qu’il affronte en pleine mer. Entre réparations de voile, gestion de vents capricieux et préparation à l’entrée dans les mers du Sud, le skipper vendéen s’accroche.

« J’avais une grande voile déchirée, j’ai passé cinq à six heures à la recoller dans tous les sens, » raconte le skipper vendéen Benjamin Dutreux, ce vendredi 29 novembre, dans une vidéo. En ce 19ᵉ jour de course, Benjamin Dutreux, actuellement classé 15ᵉ du Vendée Globe. Le skipper vendéen a dû consacrer plusieurs heures à une réparation cruciale. « Maintenant, elle est opérationnelle« , précise-t-il avec un sourire de satisfaction. Ce bricolage lui a permis de regagner 10 à 15 % de vitesse, un avantage précieux pour se repositionner stratégiquement avant les mers du Sud.
« J’ai choisi de traverser cette zone peu ventée pour me placer au mieux »
Depuis deux jours, Benjamin Dutreux navigue dans une zone de transition capricieuse où le vent est irrégulier. « Ce matin, j’ai galéré dans des conditions molles, mais je persévère pour trouver un bon couloir vers le sud« , explique-t-il. Son objectif est clair : atteindre une position favorable avant l’arrivée d’une dépression qui propulsera les concurrents dans l’océan Indien. « J’ai choisi de traverser cette zone peu ventée pour me placer au mieux et exploiter cette dépression à venir. »
Les mers du sud : « je pense que ce sera brutal »
Pour Benjamin Dutreux, l’entrée dans les mers du Sud, attendue dans les prochains jours, marque un tournant dans la course. « Je pense que ce sera brutal. Là, on profite encore de conditions agréables, mais bientôt, ce sera le froid, la mer et le vent fort. J’ai hâte d’accélérer et de retrouver ce rythme intense propre aux mers du Sud. » Déjà expérimenté dans ces eaux exigeantes, il sait que la gestion du bateau et du marin passe à un autre niveau à partir de cette étape.
Entre frustration et apprentissage
Classé derrière le peloton de tête, Benjamin Dutreux admet ressentir une certaine frustration face aux écarts creusés par les premiers. « C’est toujours stressant de voir partir les premiers mais aussi les petits bateaux qui sont juste devant, les voir s’éloigner petit à petit et se sentir un peu impuissants. » Le Vendée Globe lui impose un nouvel exercice : naviguer sans repères directs. « J‘aime bien être avec des bateaux autour, me jauger, etc. Là, il faut que je découvre un nouveau moi qui arrive à exploiter le bateau plutôt en mode record, tout seul, et puis créer des challenges moi-même.»
Des conditions optimisées pour la suite
Malgré les obstacles, Benjamin Dutreux se sent prêt pour la suite. Sa voile réparée, il se réjouit de pouvoir compter sur cet atout supplémentaire, même s’il sait que ce ne sera pas « l’arme ultime » pour les mers du Sud. « Au moins, elle est là, prête si besoin. » Ce Vendée Globe, pour le skipper vendéen, est autant une aventure sportive qu’une découverte personnelle.

Les leaders à Bonne-Espérance
Pendant que Benjamin Dutreux se repositionne, Charlie Dalin (Macif Santé Prévoyance) mène toujours la course, suivi de Thomas Ruyant (Vulnerable) et Yoann Richomme (Paprec Arkéa). Les trois skippers franchissent ce vendredi le cap de Bonne-Espérance, un passage symbolique marquant l’entrée dans l’océan Indien.
Benjamin Dutreux, quant à lui, garde le cap et mise sur son expérience pour revenir dans le jeu. « C’est ça aussi le Vendée Globe : découvrir ses faiblesses et progresser. Je suis prêt pour la suite.»