Ce vendredi 31 janvier 2025, comme chaque semaine, une trentaine de membres et sympathisants se sont rassemblés devant les urgences de l’hôpital de Luçon. Leur combat : maintenir le service des urgences et le SMUR ouverts 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24.

« On ne perd que les batailles qu’on ne mène pas. » C’est la conviction d’Evelyne Deluze, présidente de l’Association d’usagers pour la Défense du Service Public du pays de Luçon (ADSP). Tous les vendredis, à 18 heures, une trentaine de personnes se réunissent devant les urgences de Luçon.
Un rendez-vous hebdomadaire pour alerter
Ce vendredi 31 janvier, le froid et la pluie n’ont pas dissuadé les membres de l’ADSP. Parmi eux, Antoinette, ancienne employée à la maternité de Luçon avant sa fermeture en 2000. Si elle est présente, c’est par inquiétude pour l’avenir de l’hôpital : « Pour moi, pour mes enfants, et puis pour les citoyens, pour tout le monde. »

Aux côtés d’Antoinette, une lanterne abritant une bougie, qu’elle appelle « la lampe des inconnus ». Elle symbolise, selon elle, « toutes les personnes qui décèdent par manque de soins. Des gens que l’on ne connaît pas et qu’on ne connaîtra jamais. C’est en hommage. » À la fin du rassemblement, les participants applaudissent les soignants en signe de soutien. Tous ne sont pas issus du monde hospitalier, mais tous partagent une même préoccupation : l’avenir de la santé publique à Luçon.
Une association mobilisée pour le service public
Créée en 1999, l’ADSP défend depuis plus de deux décennies le maintien des services publics. Evelyne Deluze, présidente de l’association, rappelle : « Au départ, c’était pour défendre les urgences et le SMUR, menacés de fermeture. Rien n’est acquis de façon pérenne aujourd’hui, et les services fonctionnent encore en mode dégradé par moments. »

L’association ne baisse pas les bras. Le 11 février prochain, Evelyne Deluze et d’autres membres rencontreront le directeur de l’hôpital de Luçon, pour évoquer l’avenir du site. « Ce qu’on veut, c’est faire un point précis sur les services encore disponibles, les consultations et les projets à venir comme l’installation d’un IRM », explique-t-elle.
Une réforme nationale au cœur des débats
Ce vendredi, le rassemblement a également été l’occasion d’échanger sur la récente loi nationale instaurant un ratio minimum de soignants par patient. Une avancée ? Evelyne Deluze reste prudente : « Si on ne met pas les moyens, ça sera la cata. Il faut que cette loi s’accompagne de moyens réels pour garantir son application. Sinon, ce sera juste un prétexte pour fermer des services. »

Présent au rassemblement, Dominique Bonnin, maire de Luçon, partage ces préoccupations : « Ces urgences et ce SMUR sont vitaux pour notre territoire. Il est essentiel que l’État et les autorités sanitaires apportent les moyens nécessaires. » Le maire a également salué l’engagement de l’association : « Grâce à leur mobilisation, des avancées ont été obtenues, mais il reste encore beaucoup à faire. »
Avec l’arrivée d’un nouveau directeur à la mi-février, les membres de l’ADSP espèrent relancer le dialogue et continuer à défendre un service public de santé accessible à tous.