Les dépressions s’enchaînent, les vagues déferlent, mais Sébastien Simon, classé deuxième du Vendée Globe, tient bon. Alors que son foil tribord a cédé il y a deux jours, le skipper vendéen raconte sa bataille quotidienne contre les éléments et sa détermination intacte.

« Pourquoi maintenant ? Pourquoi là ? » lance Sébastien Simon avec une pointe de frustration. Depuis l’annonce de la casse de son foil tribord ce dimanche 8 décembre, le skipper vendéen du Groupe Dubreuil a dû ajuster ses ambitions, mais pas son mental. « La course continue. Je ne vais pas lâcher ma deuxième place si facilement, » affirme-t-il, déterminé.
L’océan Indien n’a pas ménagé les 38 skippers encore en course. Depuis le départ du Vendée Globe, il y a un mois, deux abandons ont déjà marqué cette édition. Naviguer dans ces eaux tumultueuses, c’est comme danser avec un partenaire un peu trop enthousiaste. L’image est parlante : entre vents violents, vagues cassantes et cadence infernale, aucun répit n’est permis.
Une avarie au goût amer, mais une motivation intacte
Ce dimanche 8 décembre, alors qu’il maintenait une vitesse impressionnante, la casse survient sans avertissement. « Je n’ai rien entendu, pas de crack, pas d’impact. C’est une grosse déception. » Pourtant, le skipper refuse de céder à l’abattement. Inspiré par d’autres marins comme Alex Thomson, qui avait terminé deuxième en 2016 avec un foil cassé, Sébastien Simon y voit une opportunité de montrer sa résilience.

Le bateau, désormais asymétrique, tape fort dans les vagues. « C’est bruyant, humide, et les conditions à bord sont difficiles, » confie-t-il. Malgré tout, il parvient à maintenir des vitesses impressionnantes en bâbord amure, et son rythme ne faiblit pas.
« J’espère que le Pacifique portera bien son nom parce que l’Indien nous a pas laissé beaucoup de temps pour souffler. »
Dans l’océan Indien, le temps est un luxe rare. « Je ne sais plus quand manger ou dormir. Tout est dicté par les réglages et les vagues. » Avec un décalage horaire qui brouille les repères et des nuits brèves entrecoupées par des ajustements incessants, le skipper vendéen décrit un quotidien intense et désordonné.
L’humidité omniprésente ajoute à l’inconfort. « J’ai hâte qu’il y ait un peu de soleil pour essayer de sortir un peu de ma tanière, » confie-t-il. Pourtant, malgré les défis physiques et mentaux, le skipper vendéen reste lucide : « Tout reste à faire. J’espère que le Pacifique portera bien son nom parce que l’Indien nous a pas laissé beaucoup de temps pour souffler. »
« J’ai à coeur de ramener ce bateau à bon port »
Alors que Charlie Dalin, le leader, creuse l’écart, Sébastien Simon garde l’œil rivé sur les opportunités à venir. « J’ai à coeur de ramener ce bateau à bon port, aux Sables-d’Olonne, avec le plus joli résultat possible. »
Avec encore plusieurs semaines de course devant lui, Sébastien montre que, dans le Vendée Globe, la résilience est aussi précieuse que la performance.