Un mois en mer : Sébastien Simon, entre défi et résilience dans l’océan Indien 

Les dépressions s’enchaînent, les vagues déferlent, mais Sébastien Simon, classé deuxième du Vendée Globe, tient bon. Alors que son foil tribord a cédé il y a deux jours, le skipper vendéen raconte sa bataille quotidienne contre les éléments et sa détermination intacte.

RACE, NOVEMBER 30, 2024 : Photo sent from the boat Groupe Dubreuil during the Vendee Globe sailing race on November 30, 2024. (Photo by skipper Sébastien Simon)

«  Pourquoi maintenant  ? Pourquoi là  ?  » lance Sébastien Simon avec une pointe de frustration. Depuis l’annonce de la casse de son foil tribord ce dimanche 8 décembre, le skipper vendéen du Groupe Dubreuil a dû ajuster ses ambitions, mais pas son mental. «  La course continue. Je ne vais pas lâcher ma deuxième place si facilement, » affirme-t-il, déterminé.

L’océan Indien n’a pas ménagé les 38 skippers encore en course. Depuis le départ du Vendée Globe, il y a un mois, deux abandons ont déjà marqué cette édition. Naviguer dans ces eaux tumultueuses, c’est comme danser avec un partenaire un peu trop enthousiaste.  L’image est parlante  : entre vents violents, vagues cassantes et cadence infernale, aucun répit n’est permis.

Une avarie au goût amer, mais une motivation intacte

Ce dimanche 8 décembre, alors qu’il maintenait une vitesse impressionnante, la casse survient sans avertissement. «  Je n’ai rien entendu, pas de crack, pas d’impact. C’est une grosse déception.  » Pourtant, le skipper refuse de céder à l’abattement. Inspiré par d’autres marins comme Alex Thomson, qui avait terminé deuxième en 2016 avec un foil cassé, Sébastien Simon y voit une opportunité de montrer sa résilience.

LES SABLES D’OLONNE, FRANCE – SEPTEMBER 11, 2024 : Groupe Dubreuil skipper Sébastien Simon (FRA) is pictured training on September 11, 2024 off Les Sables d’Olonne, France – Photo by Martin Viezzer / Groupe Dubreuil

Le bateau, désormais asymétrique, tape fort dans les vagues. «  C’est bruyant, humide, et les conditions à bord sont difficiles, » confie-t-il. Malgré tout, il parvient à maintenir des vitesses impressionnantes en bâbord amure, et son rythme ne faiblit pas.

« J’espère que le Pacifique portera bien son nom parce que l’Indien nous a pas laissé beaucoup de temps pour souffler. »

Dans l’océan Indien, le temps est un luxe rare. «  Je ne sais plus quand manger ou dormir. Tout est dicté par les réglages et les vagues. » Avec un décalage horaire qui brouille les repères et des nuits brèves entrecoupées par des ajustements incessants, le skipper vendéen décrit un quotidien intense et désordonné.

L’humidité omniprésente ajoute à l’inconfort. «  J’ai hâte qu’il y ait un peu de soleil pour essayer de sortir un peu de ma tanière, » confie-t-il. Pourtant, malgré les défis physiques et mentaux, le skipper vendéen reste lucide : «  Tout reste à faire. J’espère que le Pacifique portera bien son nom parce que l’Indien nous a pas laissé beaucoup de temps pour souffler. »

« J’ai à coeur de ramener ce bateau à bon port »

Alors que Charlie Dalin, le leader, creuse l’écart, Sébastien Simon garde l’œil rivé sur les opportunités à venir. « J’ai à coeur de ramener ce bateau à bon port, aux Sables-d’Olonne, avec le plus joli résultat possible. »

Avec encore plusieurs semaines de course devant lui, Sébastien montre que, dans le Vendée Globe, la résilience est aussi précieuse que la performance.

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  • Je viens du monde de la radio, où chaque mot compte. Aller à l’essentiel, écrire le moins pour dire le plus, c’est ma façon de travailler.Après avoir été journaliste dans plusieurs régions de France, j’ai choisi de raconter les histoires d’ici, en Vendée. Des récits de vie, des initiatives locales, une information gratuite, réfléchie et bienveillante, accessible à tous.Avec Vendée Gazette, je veux informer sans cliver, éclairer sans juger. "Le plus compliqué, c’est de faire simple", une devise qui guide ma plume, au service du local et des gens.

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