Tom Letenre, alias TLR : du campus à la scène, le parcours d’une étoile montante

Né à Luçon, en Vendée, Tom Letenre, alias TLR sur les réseaux, est un jeune artiste qui mêle avec passion rap et reggae. Fort de plus de 4 millions de « j’aime » sur TikTok, ce musicien timide et autodidacte raconte son parcours atypique, des premières mélodies jouées seul à la reconnaissance grandissante sur les réseaux. Rencontre avec un artiste qui suit ses rêves avec persévérance.

Tom Letenre devant le campus à Luçon

« Je suis parti sur Nice avec deux bagages et beaucoup d’envie. » C’est ainsi que Tom Letenre résume une partie de son parcours. Souriant, le jeune artiste de 24 ans porte des lunettes de soleil vissées sur la tête et l’air modeste, loin de l’image habituelle des stars des réseaux sociaux. TLR, comme il est surnommé sur TikTok, affiche pourtant des chiffres impressionnants : 4,4 millions de « j’aime », plus de 226 000 abonnés sur Tiktok, et près de 18 000 sur Instagram. Mais derrière ces statistiques se cache un parcours persévérant, où la musique a toujours trouvé une place essentielle.

Un début inattendu : « je n’étais même pas inscrit au campus »

Quand Tom Letenre raconte ses débuts, il se rappelle de l’espace associatif pour les jeunes à Luçon : « je dirais que ça a commencé au campus. C’est dingue parce que moi, je n’étais même pas inscrit, » se souvient-il. « Je n’avais pas les moyens de payer l’accompagnement. » Il évoque avec nostalgie cette première scène, où, accompagné d’un ami violoncelliste, il chante devant 300 personnes.  « Moi, je faisais de la guitare en autodidacte, vraiment à l’arrache. Je n’avais jamais pris de cours. On était comme deux cons, » plaisante-t-il, mais l’expérience l’a profondément marqué. « Il a fallu que je chante, c’était la pression, mais j’ai tellement aimé ça que je me suis dit: OK, il y a un truc. »

Cette première scène a éveillé en lui quelque chose de fort. « Je crois que c’est cette adrénaline, » confie-t-il, les yeux pétillants. Une sensation qu’il va poursuivre des années plus tard, après un parcours où la musique s’est faite discrète, avant de réapparaître avec force en 2020.

Le déclic TikTok : « je me suis réveillé avec 500 000 vues, presque 10 000 abonnés en moins de 24 heures »

En décembre 2020, tout change. « C’est en 2020, avant le Covid, que mes copains m’ont dit : ‘Mec, lance-toi sur TikTok.’ » D’abord réticent, Tom hésite. « Je suis quelqu’un de timide de base, » admet-il. Pourtant, il ose

Le 24 décembre, il poste sa première vidéo. « Je me suis réveillé le lendemain avec 500 000 vues, presque 10 000 abonnés en moins de 24 heures, » raconte-t-il, encore surpris de ce succès soudain. « Et là, la machine était lancée. »

Ce premier buzz est un choc pour le jeune homme, qui travaillait alors en usine en intérim. « Je me rappelle, je travaillais et pendant la pause, j’allais voir si mes vidéos avaient été repostées, » se souvient-il, un sourire nostalgique aux lèvres. Très vite, il réalise que la musique est bien plus qu’un passe-temps. « J’ai rythmé ma vie avec des choix comme : ‘Vas-y, prends le risque, ne prends pas le risque. » 

Entre rap et reggae : « je jongle entre les deux »

Tom Letenre, c’est l’art de marier deux univers : le rap et le reggae. « Je prends beaucoup plus de plaisir à jouer reggae qu’à jouer rap, » explique-t-il. Il parle de cette influence musicale avec beaucoup de passion, se souvenant des chansons de reggae que sa mère écoutait. « Le reggae, c’est la joie, la fête, mais aussi la dénonciation. J’en profite pour dénoncer un peu l’État.« 

Pour TLR, le reggae est une façon de faire passer un message fort, tout en gardant une authenticité qui lui tient à cœur. « Dans le rap, je parle souvent d’amour, de l’enfance. Mais le reggae, ça me permet de passer un vrai message. » Pourtant, il ne souhaite pas se limiter à une seule étiquette. « Je n’ai pas envie d’avoir ni la casquette du rappeur, ni celle du mec qui fait du reggae. »

L’importance du risque : « tente-le Tom »

Ce qui définit Tom, c’est son courage à tenter sa chance, même quand tout semble incertain. « Je prends mon billet de train pour Strasbourg, direction chez un inconnu pour enregistrer, » raconte-t-il en évoquant une rencontre marquante avec un influenceur. « Je ne savais même pas où j’allais, mais je me suis dit : ‘Tente-le’. » Ce choix audacieux lui a ouvert des portes, et il continue de suivre cette philosophie. « La plupart du temps, quand j’ai pris le risque, ça a payé, » assure le jeune artiste. 

C’est d’ailleurs cet esprit aventureux qui l’a poussé à partir sur un coup de tête à Nice. « Je me dis : qu’est-ce qui peut m’arriver de pire ? » se demande-t-il avec un sourire. Aujourd’hui, il jongle entre ses projets musicaux et ses ambitions, tout en cherchant à maintenir un équilibre.

Une responsabilité envers les jeunes : « on est une source d’inspiration »

Avec sa popularité grandissante, TLR se rend compte de sa responsabilité envers ses auditeurs, en particulier les plus jeunes. « On est une source d’inspiration pour les autres, » reconnaît-il. « J’ai envie de faire comprendre qu’on est un peu tous dans le même bateau. » Malgré les thèmes parfois difficiles qu’il aborde, comme la drogue, il tient à faire passer un message. « Je fais comprendre aux gens que toute cette merde, c’est à cause de l’État, » dit-il, avant d’ajouter : « Mais je leur dis aussi que ce n’est pas bien.« 

L’avenir : « je veux être compositeur et jouer en live »

Son prochain projet ? Une live session. « On va jouer en live avec des vraies batteries, des vraies guitares« , explique-t-il avec enthousiasme. Le but est de revisiter certains titres de son premier EP, Latitude, sorti en février dernier et qui a déjà cumulé près de 500 000 streams. « Je vais reprendre des titres comme Zaza, un morceau qui me tient à cœur, » dit-il en évoquant l’histoire d’un ami saisonnier avec qui il a noué une forte amitié à La Tranche-sur-mer.

Entre passion, persévérance et audace, TLR est un artiste vendéen qui poursuit ses rêves avec courage et authenticité.

Auteur/autrice

  • Je viens du monde de la radio, où chaque mot compte. Aller à l’essentiel, écrire le moins pour dire le plus, c’est ma façon de travailler.Après avoir été journaliste dans plusieurs régions de France, j’ai choisi de raconter les histoires d’ici, en Vendée. Des récits de vie, des initiatives locales, une information gratuite, réfléchie et bienveillante, accessible à tous.Avec Vendée Gazette, je veux informer sans cliver, éclairer sans juger. "Le plus compliqué, c’est de faire simple", une devise qui guide ma plume, au service du local et des gens.

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