Depuis novembre, les agriculteurs vendéens participent à une collecte massive de pneus usagés. Initiée par l’association Nature et Vie de Vendée, cette opération vise à recycler ces déchets en combustible pour cimenteries ou en enrobés routiers. Face à la recrudescence des dépôts sauvages en France, la Vendée se distingue par son engagement précurseur dans cette économie circulaire.

C’est une montagne de caoutchouc qui s’entasse au centre de transfert Trivalis de Foussais-Payré. Depuis novembre, les agriculteurs vendéens viennent y déposer leurs vieux pneus, accumulés depuis des décennies dans les exploitations. Ce lundi 3 mars marque l’avant-dernier jour de cette grande collecte annuelle. Simon Vincent est venu aidé son fils, agriculteur à Petosse à décharger ses pneus.
« Quand il a repris l’exploitation, il y avait des pneus partout dans les hangars. Il était temps de s’en débarrasser. Pouvoir les recycler c’est une bonne chose. »
4 940 tonnes de pneus récoltées en Vendée
Les pneus collectés sont envoyés vers des centres spécialisés pour être broyés et réutilisés. Selon Philippe Ducept, vice-président de l’association Nature et Vie, seuls les pneus propres peuvent être recyclés. « Les pneus avec trop de terre ou de corps étrangers sont refusés, car ils perturbent le processus de traitement. » Depuis 2020, 4 940 tonnes de pneus ont été récoltées en Vendée. 2100 tonnes depuis novembre dernier.
Deux débouchés principaux existent : la fabrication de revêtements routiers et l’utilisation comme combustible dans les cimenteries. « Ces déchets étaient autrefois abandonnés dans les fermes, ensevelis sous les ronces. Désormais, on leur donne une seconde vie. »

L’urgence écologique
Recycler ces pneus est une nécessité environnementale. « Ils contiennent des hydrocarbures et d’autres polluants qui, en se dégradant, contaminent les sols et les nappes phréatiques, » rappelle Henri Majou, coordinateur de l’opération. En milieu agricole, ils peuvent aussi représenter un risque pour le bétail, notamment lorsqu’ils sont dégradés et que des particules se mêlent aux fourrages.
Le département aide à hauteur de 10 000 euros
La Vendée a été l’un des premiers départements à mettre en place un plan de recyclage des pneus agricoles. Stéphane Guillon, conseiller départemental, souligne l’implication des collectivités : « Nous soutenons l’opération à hauteur de 10 000 euros par an, car elle s’inscrit pleinement dans notre plan biodiversité. » L’objectif est clair : éviter les dépôts sauvages, en forte augmentation en France, et favoriser une économie circulaire durable.
La collecte se termine ce mardi 4 mars. Pour les agriculteurs n’ayant pas encore participé, une liste d’attente est ouverte pour la prochaine campagne.