Ce samedi 15 février, la Réserve naturelle régionale de la Vacherie a accueilli une cinquantaine de personnes pour le Goûter des Marais. Organisé à l’occasion de la Journée mondiale des zones humides, dans le cadre du projet MAVI (Maintenir les marais vivants face au changement climatique), l’événement mêle découverte, partage et sensibilisation.
Une cinquantaine de personnes, bottes aux pieds, explorent la Réserve naturelle régionale de la Vacherie sous un ciel dégagé, guidées par Victor Turpaud Fizzala, conservateur de la réserve. Photo : Vendée Gazette.
Bottes aux pieds, sous un ciel dégagé, une cinquantaine de visiteurs arpentent la Réserve naturelle régionale de la Vacherie, ce samedi 15 février. Curieux, passionnés de nature ou simplement venus en famille, ils découvrent ce site exceptionnel et les recherches menées pour le préserver. Un public venu de toute la Vendée, certains ont même fait le déplacement depuis les Deux-Sèvres et la Charente-Maritime. « Nous sommes venus totalement par hasard et par curiosité », confie un couple venu de Niort. D’autres, habitants du secteur, profitent de l’occasion pour mieux comprendre leur environnement. Petits et grands écoutent, questionnent, observent.
Vincent Boutifard, coordinateur du projet MAVI, explique l’importance de cet échange ludique
« Il y a un énorme travail de sensibilisation à mener, à la fois pour éduquer les générations futures et pour partager nos recherches avec les habitants. Nos travaux ne doivent pas rester entre scientifiques ou gestionnaires, ils doivent être accessibles à tous pour que chacun comprenne les enjeux et les actions possibles. »
Les participants rassemblés autour d’un goûter, partageant crêpes et échanges sur la préservation des zones humides.
La recherche pour préserver les marais
L’après-midi débute par une présentation en salle. « Le changement climatique modifie l’équilibre des zones humides. Sécheresses prolongées, inondations excessives, artificialisation des sols… Nous devons adapter la gestion de l’eau pour préserver ces milieux, » explique Vincent Boutifard.
Paysage des marais sous un ciel dégagé – Photo : Vendée Gazette
Lilia Mzali, directrice de l’unité expérimentale INRAE Saint-Laurent-de-la-Prée, insiste sur l’enjeu de concilier activités humaines et biodiversité. « Nous expérimentons plusieurs modes de gestion de l’eau pour comprendre leur impact sur la faune, la flore et les usages agricoles. » Cinq sites testent différentes pratiques pour mieux anticiper l’avenir.
Guidés par Victor Turpaud Fizzala, conservateur de la réserve, les visiteurs poursuivent leur découverte à travers les marais. Oiseaux migrateurs, végétation luxuriante, traces de gibier : ici, la nature suit son propre rythme. « Observer le terrain, c’est comprendre pourquoi nous devons agir », souligne-t-il.
L’élevage, un allié de la biodiversité
Le site de 180 hectares abrite 18 éleveurs, qui jouent un rôle clé dans l’entretien des prairies. « Nous ne pouvons pas protéger ces marais sans eux », rappelle Victor Turpaud Fizzala. Les troupeaux limitent l’embroussaillement et préservent des habitats précieux pour de nombreuses espèces. « Une bonne gestion permet à la fois d’assurer l’alimentation du bétail et de maintenir des zones humides favorables à la faune sauvage. »
Victor Turpaud Fizzala, conservateur de la réserve – Photo : Vendée Gazette
Des crises climatiques aux mutations écologiques
Victor Turpaud Fizzala alerte sur les effets visibles du changement climatique : « Les crises climatiques se succèdent, alternant sécheresses extrêmes et inondations prolongées, modifiant profondément ces écosystèmes. » Cette alternance bouleverse le cycle naturel des marais, impactant aussi bien la faune que la flore.
Avec ces changements, les espèces animales évoluent.
« Certaines espèces disparaissent ou migrent, tandis que d’autres s’implantent dans les marais en réponse aux nouvelles conditions climatiques. »
Les scientifiques et gestionnaires tentent d’anticiper ces transformations pour assurer un équilibre durable.
Avec le changement climatique, l’avenir des marais repose sur des solutions adaptées. Agriculteurs, scientifiques et gestionnaires de réserve doivent travailler ensemble pour imaginer des pratiques durables.