Depuis 2017, les travaux de rénovation de l’église Saint-Sauveur de Mareuil-sur-Lay-Dissais ont réservé bien des surprises. Dernière en date : la mise au jour d’une litre funéraire, dissimulée depuis des siècles sous des couches d’enduit dans le narthex.

Imaginez gratter un mur et tomber sur un symbole vieux de plusieurs siècles. C’est ce qui est arrivé dans l’église de Mareuil-sur-Lay-Dissais, où les travaux ont révélé un mystérieux blason.

Les experts ont exhumé une bande noire peinte, appelée litre funéraire, qui commémore la mort d’un personnage important. Louise Dufour, architecte du patrimoine de l’agence Antak à Nantes, raconte : « C’est ici dans le narthex. Pendant la période d’études du projet, on avait découvert qu’il y avait une litre funéraire qui était encore conservée. » Cette litre, autrefois peinte en hauteur sur les murs de l’église, évoque le deuil d’une personnalité influente, probablement une figure noble ou ecclésiastique.
8 blasons identiques
En creusant plus profondément, les restaurateurs ont découvert huit blasons identiques. L’un d’eux se distingue par sa précision. Il révèle deux faucons ou éperviers posés sur une fleur de lys, peints d’azur et d’or. « Quand ils sont passés de l’autre côté, ils ont trouvé celui-là, » précise l’architecte, « et on a ces deux oiseaux-là qui sont posés sur une fleur de lys. »

Marie du Fou
L’analyse des armoiries a permis d’identifier Marie du Fou, veuve de la famille seigneuriale de Mareuil-sur-Lay-Dissais, décédée en 1612. « Laurent Blanchard, qui est conservateur et chef du pôle patrimoine et écologie au département, a reconnu directement le blason de Marie du Fou, » explique Louise Dufour. Les détails, comme la cordelière qui entoure le blason et sa forme losangée, indiquent son statut de veuve.

Pourquoi recouvrir les litres ?
Historiquement, les litres ne restaient pas visibles en permanence. « Une fois que la période de deuil était passée, on recouvrait d’un badigeon blanc, » explique Louise Dufour. Ce processus explique pourquoi plusieurs couches de badigeon se sont superposées, préservant la litre.
L’équipe de restauration a choisi de laisser la litre dans son état archéologique. Pas question de la repeindre à neuf, mais plutôt de consolider les parties fragiles pour que les visiteurs puissent admirer cette pièce unique. « Ça, on va le laisser comme ça, au niveau de sa strate archéologique, » précise l’architecte du patrimoine.

L’église Saint-Sauveur abrite encore de nombreuses interrogations. Marie du Fou repose-t-elle dans l’église ? On l’ignore, et des fouilles archéologiques ne sont pas prévues.