Avec un temps historique de 64 jours, le skipper Charlie Dalin entre dans la légende. Entre exploit sportif, préparation mentale et retrouvailles émouvantes, il revient sur son triomphe.

Ce mardi 14 janvier 2025, à 8 heures 24, Charlie Dalin franchit en vainqueur la ligne d’arrivée aux Sables-d’Olonne. Il boucle son tour du monde en solitaire en 64 jours, battant de 9 jours et 4 heures le précédent record établi par Armel Le Cléac’h en 2017.
« Remporter le Vendée Globe, c’est un torrent d’émotions »
« C’était fabuleux de franchir cette ligne d’arrivée, après l’avoir attendue pendant si longtemps. Remporter le Vendée Globe, c’est un torrent d’émotions, » confie le skipper lors de la conférence de presse.
Pour Charlie Dalin, cette victoire est aussi celle d’un bateau pensé pour l’excellence. « Une des premières lignes du cahier des charges était d’arriver premier au cap de Bonne-Espérance. On a conçu un bateau polyvalent, capable de performer dans toutes les conditions. Cette fiabilité m’a permis de tirer fort, très fort, tout au long de la course. »
« J’ai pris beaucoup de plaisir sur ce Vendée Globe »
Si la compétition est rude, Charlie Dalin avoue avoir savouré son aventure. « Même dans les mers du Sud, avec des vents impressionnants, j’étais dans mon cocon à l’arrière du bateau. C’était très agréable. Chaque moment était précieux, même cette dernière nuit, où j’ai vu le bateau glisser au clair de lune dans des vents légers. C’était magique. »
Mais le skipper sait aussi que son succès repose sur un mental d’acier. Lors de sa préparation, il a travaillé avec un coach mental, pour anticiper les difficultés. « On a créé une boîte à outils mentale. À chaque situation compliquée – fatigue, avarie, prise de décision – je pouvais ouvrir mon livret et trouver des réponses adaptées. Cela m’a beaucoup aidé. »
Un moment de retrouvailles émouvant
Parmi les moments marquants de cette journée, les retrouvailles avec son fils, Oscar, ont ému Charlie Dalin. « Oscar est en CP, et il avait hâte de me montrer tout ce qu’il a appris. Il m’a dit qu’il pouvait maintenant compter jusqu’à 1 000 ! J’ai hâte de passer du temps avec lui et Perrine, de rattraper un peu le temps perdu, » raconte-t-il avec tendresse.
Il poursuit : « Je pense qu’il réalise que ce que j’ai fait n’est pas tout à fait normal. Il est content de retrouver son papa.«
Un duel serré avec Yoann Richomme
Ce Vendée Globe a également été marqué par un duel haletant avec Yoann Richomme, attendu ce mercredi 15 janvier à 7 heures 10. Charlie Dalin confie : « On s’est parlé pendant la course. Yoann m’a confié qu’il avait hésité à prendre certaines options météorologiques. C’est un duel qui s’est joué à peu de choses. Par moments, j’essayais de naviguer comme lui, mais ça ne fonctionnait pas. Finalement, j’ai retrouvé mon instinct et ça a fait la différence.«
Yoann Richomme remontera le chenal des Sables-d’Olonne dans la foulée de son arrivée, accueilli comme il se doit.
« Je veux continuer à naviguer »
Quant à l’avenir, Charlie Dalin ne ferme aucune porte. « Je veux continuer à naviguer et prendre du plaisir à faire des courses. Mon prochain gros objectif, c’est la Route du Rhum, où j’avais terminé deuxième la dernière fois. Mais pour l’instant, je vais me reposer et profiter de ma famille. »
Avant de conclure : « c’est difficile de faire le tri dans les plus beaux moments parce qu’il y en a eu plein. »