Défis financiers, des bénévoles qui ne lâchent rien, l’importance de la culture pour les jeunes… Le maire Ludovic Hocbon fait le point dans un entretien.

Vous avez mentionné qu’il y a un mois Fontenay en Scène hésitait à relancer le festival. Comment la décision de continuer a finalement été prise ?
Cette dernière [Fontenay en Scène] connaît des difficultés financières. Malgré un record de fréquentation l’année dernière (10 500), il y a eu aussi un déficit record. Parfois, cela fait partie du modèle économique : on n’a pas eu la fréquentation escomptée, et les cachets des artistes explosent, surtout pour les jeunes talents, les rappeurs… Aujourd’hui, les cachets sont devenus fous. Avec un modèle où les collectivités, comme la région, le département, la ville, et la communauté de communes, financent ce festival à hauteur de 120 à 130 000 euros, on reste pourtant en difficulté. Mais ce que je retiens surtout, c’est l’énergie du nouveau président de l’association. Il y a un mois, on se retrouvait pour envisager l’arrêt. Et là, il a relevé le défi, en me disant : « Non, on va se retrousser les manches et continuer, pour le territoire, pour ceux qui ont déjà pris leurs billets et pour l’énergie qui anime ce festival. »
« Les financements publics sont essentiels »
« Se retrousser les manches », concrètement, cela voulait dire quoi ?
Cela signifiait qu’ils allaient maintenir l’édition. Ils ont beaucoup travaillé, car ce n’est pas la ville qui organise, il y a une séparation claire. Il y avait des décisions financières difficiles à prendre, comme celle de réduire le nombre d’artistes pour éviter le déficit. Par exemple, ils ont renoncé au camping, qui est coûteux, et certains cachets d’artistes ont été réduits ou annulés pour alléger les charges. Certes, cela a généré de la frustration chez les spectateurs, et un peu de tension, mais ils ont su s’adapter, et ils l’ont bien fait.
« La culture est pour tout le monde, pas seulement ceux qui ont les moyens. La culture crée de l’attractivité, elle ouvre des horizons »
En fait, sans la collectivité, ce festival n’existerait pas. Fontenay est une petite ville, un bassin limité, donc faire venir des artistes ici, c’est un défi. L’an dernier, par exemple, on a eu Zaho de Sagazan avant qu’elle soit honorée aux Victoires de la Musique. C’est super de pouvoir dire qu’ici, dans ce territoire, on propose un festival de musiques actuelles aux jeunes. La culture est importante, et elle est pour tout le monde, pas seulement ceux qui ont les moyens. La culture crée de l’attractivité, elle ouvre des horizons. Et c’est pour cela que les financements publics sont essentiels : ils permettent de faire venir des artistes qui, autrement, ne viendraient pas.