Grâce à des capteurs embarqués sur son Imoca lors du Vendée Globe 2020, le navigateur et journaliste Fabrice Amedeo a permis aux scientifiques d’analyser, avec une précision inédite, la pollution plastique des océans. Les résultats sont alarmants : la pollution est 70 fois plus importante que ce que l’on pensait.

Fabrice Amedeo, skipper et journaliste est un navigateur aguerri. Il a participé à plusieurs éditions du Vendée Globe. En 2017, il termine onzième de la célèbre course autour du monde, en 2020, il met sa passion pour la mer au service de la science. Il embarque avec lui des capteurs qui mesurent avec précision la pollution par les microplastiques dans les océans.
Les résultats de cette campagne de mesures, menées en collaboration avec des chercheurs de l’Ifremer et de l’Université de Bordeaux, sont sans précédent. La pollution plastique dans les océans est 70 fois plus élevée lorsqu’on analyse l’eau à un niveau de 30 microns, par rapport aux méthodes traditionnelles utilisant des filets manta à 300 microns.
Une pollution omniprésente et diversifiée
Selon eux, les microplastiques, ces minuscules particules invisibles à l’œil nu, sont omniprésents dans les océans. Plus inquiétant encore, les scientifiques ont constaté une grande diversité de types de plastiques dans l’eau : le nombre de polymères identifiés a triplé par rapport aux analyses classiques.
L’étude a également révélé l’omniprésence des fibres de cellulose, issues principalement des textiles rejetés par les machines à laver. Les chercheurs constatent que les fibres sont présentes en grande quantité. Leur nombre augmente quand les échantillons sont analysés à des niveaux plus fins. En moyenne, les scientifiques ont trouvé 95 fibres cellulosiques. Cela correspond à trouver une bouteille de plastique pleine à ras bord dans un petit seau d’eau.
Des risques sur notre alimentation
Les microplastiques sont une pollution pour la faune marine. Les plastiques se fragmentent au fil du temps et entrent dans la chaîne alimentaire. Ainsi, les écosystèmes océaniques sont menacés. Les poissons, les crustacés et autres organismes marins ingèrent ces microplastiques. Conséquences : des risques sur notre alimentation.
Comme l’explique Fabrice Amedeo dans son post sur les réseaux sociaux, les scientifiques soupçonnaient déjà que les pollutions anthropiques augmenteraient avec des analyses plus précises, mais ces résultats inédits viennent confirmer l’ampleur du problème. Jamais auparavant la pollution plastique des océans n’avait été mesurée à ce niveau de détail.
Une nouvelle campagne de mesures pour le prochain Vendée Globe
Fabrice Amedeo ne veut pas s’arrêter là. Cet hiver, il prévoit de renouveler la campagne de mesures lors du prochain Vendée Globe, cette fois dans les mers du Sud. L’objectif ? Confirmer ces résultats et sensibiliser le grand public à l’importance de préserver nos océans.