Tandis que le Vendée Globe s’approche, une équipe de techniciens se dévoue pour transformer l’IMOCA de Benjamin Dutreux en véritable machine de haute mer. Ces « travailleurs de l’ombre » assurent l’excellence technique et le confort de leur skipper vendéen, alliant savoir-faire et passion pour une aventure qui dépasse les simples enjeux de course.

Alors que la date de départ approche, l’équipe technique de Benjamin Dutreux redouble d’efforts sur le port des Sables-d’Olonne. Dans une ambiance où se mêlent excitation et concentration, une dizaine de techniciens œuvre pour rendre l’IMOCA aussi prêt que possible. Un bateau de plus de 18 mètres de long, 5 mètres 50 de large avec une hauteur de mât de 29 mètres.

« Nous, on fait en sorte que le bateau soit prêt à 100 % pour que Benjamin donne le meilleur de lui-même. »
Augustin, un jeune technicien, illustre cette implication jusqu’au moindre détail : muni de palmes, d’une combinaison de plongée et d’un papier à poncer rond, il nettoie minutieusement la coque du bateau. « Sous la coque, des picots se forment avec les dépôts dans l’eau. Si on attend trop, des algues se fixent, » précise-t-il.

Chaque détail compte, car ces techniciens sont là pour « fiabiliser le bateau » au plus haut niveau. Tristan Estève, un autre membre de l’équipe, souligne : « Nous, on fait en sorte que le bateau soit prêt à 100 % pour que Benjamin donne le meilleur de lui-même. » Leur mission ? Maximiser les performances tout en garantissant la sécurité du skipper sur l’océan.
S’adapter aux prouesses techniques
L’IMOCA de Benjamin est bien plus qu’un simple voilier, c’est une prouesse technologique, un véritable « Formule 1 des mers ». Depuis trois ans, l’équipe d’ingénieurs et techniciens s’attache à optimiser chaque aspect de l’embarcation. Ce bateau, initialement conçu avec des foils, a été amélioré et rééquipé avec des composants de pointe, adaptés au style de navigation de Benjamin. « On a retravaillé les foils, modifié les safrans, et réadapté le roof. Tout a été repensé pour que le bateau colle aux habitudes de Benjamin, » explique Tristan.
Le réseau de satellites d’Elon Musk
Parmi les dernières avancées, Starlink, le réseau de satellites d’Elon Musk, permet désormais à Benjamin de télécharger en temps réel des données météo, peu importe sa position sur le globe. Ce dispositif révolutionnaire assure une connexion continue, même aux confins du Pacifique. « Benjamin pourra recevoir des prévisions météorologiques en continu, même autour du Pôle Sud, ce qui renforce sa capacité à naviguer en sécurité, » ajoute Tristan.
L’esprit d’équipe au-delà du simple travail
Pour l’équipe, leur engagement dépasse la dimension technique. Ce sont des « shadow workers » comme le mentionne Tristan. Des travailleurs de l’ombre qui apportent leur expertise avec passion. « Quelque part, Benjamin nous confie une partie de son expédition, de sa sécurité. Nous, on veille pour qu’il puisse revenir en toute sécurité, » explique Tristan. La passion du métier anime chaque technicien, et cette aventure devient rapidement une affaire de cœur avec un fort dévouement à leur skipper.
« Pendant qu’il est sur la mer, il peut nous contacter 24 heures sur 24 et sept jours sur sept »
« Pendant qu’il est sur la mer, il peut nous contacter 24 sur 24, sept jours sur sept. L’idée, c’est qu’on reste en astreinte, donc on veille à côté du téléphone de façon à répondre et pouvoir lui conseiller s’il a cassé quelque chose. Benjamin, c’est un super généraliste, donc il connaît un petit peu tous les domaines. Mais nous, en tant que spécialiste, c’est de pouvoir l’aiguiller si jamais il n’avait pas la solution par lui-même. »
Au total trois skippers seront d’astreinte pendant toute la durée du voyage de Benjamin Dutreux.

Clovis Gautier, technicien de 25 ans, confie : « Ce n’est pas juste un travail, c’est vraiment un engagement d’équipe. Nous portons tous Benjamin dans notre cœur. » Et même ceux qui ne seront pas d’astreinte suivront attentivement la course, inquiets pour leur capitaine. Dans cette aventure, la technique, la passion et les liens humains se conjuguent pour accompagner Benjamin dans sa quête.
Exploit individuel, le Vendée Globe est aussi un triomphe collectif. Chaque technicien a sa place, dans l’ombre du skipper, mais avec la lumière de la passion et du dévouement.