À Luçon, Vincent Doucet transforme la pâtisserie en art

Vincent Doucet, maître pâtissier à Luçon, a décroché le premier prix de la galette originale. Un hommage à sa créativité et à son amour pour la pâtisserie. Mais qui est cet artisan vendéen ? Pour notre chronique, « Portrait de Vendéen« , nous l’avons rencontré. 

«  Il faut pas mal de rigueur » voilà comment Vincent Doucet décrit son métier. Dans sa boulangerie « Douce & Craquante », rue du Président de Gaulle à Luçon, le pâtissier ne cache pas sa fierté. « Cette année, on a remporté le premier prix de la galette originale. Tous les ans, ils organisent ce concours en décembre avec plusieurs catégories : la galette classique, la briochée, et la galette originale. »

« Ce n’est pas uniquement la technique qui paye, c’est aussi l’imagination. »

Ce n’est pas son premier prix, mais celui-ci a une saveur particulière. « On a déjà remporté d’autres prix, comme le premier pour le gâteau Minute. Mais c’est vrai que de remporter quelque chose comme ça, ça fait plaisir dans le sens où c’est quelque chose qu’on a créé, ce n’est pas uniquement la technique qui paye, c’est aussi l’imagination. »

« Chaque pesée est importante, c’est presque de la chimie. »

Le Vendéen commence ses journées bien avant le lever du soleil. « Je me lève entre 1 heure 30 et 2 heures. D’abord, je m’occupe de la boulangerie : cuire les pains, préparer les viennoiseries. Ensuite, je passe à la pâtisserie pour les finitions et les créations. »

Cette routine exigeante, il l’embrasse avec passion. En pâtisserie, chaque pesée est importante, c’est presque de la chimie. » Mais c’est le côté créatif de son métier qui l’anime le plus. « Quand il faut créer de nouvelles choses, c’est notre petit moment de plaisir. »

« Je faisais des gâteaux avec les livres de recettes de ma mère »

Originaire de Challans, Vincent Doucet a grandi à Saint-Hilaire-de-Riez. L’homme de 41 ans, tombe très jeune dans la marmite de la pâtisserie. « Je me souviens qu’enfant, je prenais le livre de recettes de ma mère et je faisais des gâteaux très simples. Ça me plaisait déjà beaucoup.« 

À 17 ans, il entame un apprentissage. « J’ai fait un CAP-BEP, puis une mention complémentaire et un BTM. J’ai travaillé comme ouvrier pendant des années. C’est là que j’ai appris la rigueur. »

Mais Vincent rêvait de plus de liberté. « Aujourd’hui, je suis à mon compte, et c’est beaucoup plus facile de laisser libre cours à ma créativité. Quand on travaille pour quelqu’un, on est parfois bloqué. Là, je fais ce que je veux, et avec plus de plaisir.« 

« On voulait rester en Vendée »

En 2016, Vincent s’installe à Luçon avec sa famille. « On voulait rester en Vendée, mais on n’avait pas de lieu précis en tête. Cette boulangerie nous a convaincus.«  Pourtant, il confie que le Sud Vendée n’était pas son premier choix. « Quand on vient du Nord, on a des a priori. Mais aujourd’hui, on ne regrette rien.« 

Depuis sept ans, le pâtissier s’est adapté. « Luçon, on s’y est fait. Aujourd’hui, on ne souhaite pas partir. Même si toute notre famille est restée dans le Nord Vendée, ici, c’est devenu chez nous. »

« Le beurre, c’est ce qui nous fait le plus mal »

Pour Vincent, la passion reste le moteur de son quotidien, malgré les défis. « C’est un métier qui est assez dur physiquement, avec des horaires compliqués, » avoue t-il.

Les défis économiques ne manquent pas non plus. « Le beurre, c’est ce qui nous fait le plus mal. Parfois, le prix augmente tellement qu’on gagne très peu sur un croissant. Mais on fait avec, il faut s’adapter. »

Malgré tout, Vincent reste optimiste, ambitieux et avance avec passion : « créer des nouveaux gâteaux c’est nos petits moments de plaisir, » conclut-il.