À l’Aubraie, les inondations n’arrêtent pas les nouveaux propriétaires

Les inondations n’empêchent pas Clémence Roy de faire revivre l’Aubraie, restaurant emblématique de Péault. Entre résilience et héritage, elle inspire avec sa philosophie de vie.

Restaurant l’Aubraie à Péault – 28 janvier 2025 – Photo : Vendée Gazette

On le dit souvent, dans la vie, tout est une question de visualisation. À l’Aubraie, Clémence Roy le prouve chaque jour. Alors que les inondations envahissent régulièrement ce restaurant emblématique de Péault, elle garde le sourire : « Tant qu’on est en bonne santé, ce n’est pas grave. Ce n’est que du matériel ». Ce mardi 28 janvier, le Lay est sorti de son lit et son restaurant est de nouveau sous l’eau.

Avec son compagnon, Clémence a repris l’Aubraie en août 2024. Six mois de travaux plus tard, les voilà prêts à ouvrir le restaurant. Mais le 9 janvier dernier, le site est de nouveau inondé. Les propriétaires sont contraints de repousser l’ouverture. L’eau n’est pourtant qu’un obstacle temporaire pour cette restauratrice pleine de détermination.

Vivre avec les inondations, une question d’organisation

Pour Clémence, les inondations sont un défi à relever, mais jamais une fatalité. « On a tout acheté en fonction des inondations : des chaises empilables, des tables rabattables. Tout est conditionné sous vide ou stocké en hauteur », explique la restauratrice.

La dernière crue, avec ses 2,30 mètres d’eau, a ralenti l’ouverture, mais n’a pas entamé leur motivation. « On attend que l’eau redescende, on nettoie, et on rouvre. C’est juste une question d’organisation et d’un peu d’huile de coude », ajoute Clémence, qui a également investi dans des batardeaux et des pompes pour évacuer l’eau plus rapidement.

Des habitués fidèles, même en hiver

Traditionnellement fermé en hiver, l’Aubraie a rouvert ses portes pour répondre à la demande des locaux. « Les habitués nous ont accueillis à bras ouverts. Certains viennent même nous aider, comme dimanche dernier, où ils ont prêté main forte pour remonter les tables et chaises avant que l’eau n’arrive », raconte Clémence, émue par cet élan de solidarité.

Avec des plats locaux et quelques clins d’œil à la Savoie, région d’origine de son compagnon, le restaurant est devenu un lieu de vie chaleureux où chacun se sent chez soi. « On voulait que ce soit un endroit convivial, un repère pour les habitants », précise-t-elle.

Faire revivre l’héritage de sa grand-mère

Pour Clémence Roy, reprendre l’Aubraie, c’est bien plus qu’un projet professionnel. C’est un lien intime avec sa grand-mère, Claude Roy, qui a tenu ce lieu pendant 12 ans dans les années 80. « Ma grand-mère était la femme de ma vie. J’étais très proche d’elle, et je pense beaucoup à elle en reprenant ce lieu », confie-t-elle, émue.

« Elle allait chercher les assiettes en barque pendant les crues »

L’héritage familial est au cœur de chaque décision. « Elle allait chercher les assiettes en barque pendant les crues, c’était encore pire à son époque. Aujourd’hui, je veux honorer son histoire et faire revivre cet endroit avec tout l’amour qu’elle y avait mis », explique Clémence.

À l’Aubraie, chaque inondation est l’occasion de prouver qu’avec une bonne organisation et une dose d’optimisme, tout est possible. Clémence Roy ne se contente pas de gérer un restaurant, elle fait vivre un héritage et transmet une belle leçon de vie : avancer malgré les obstacles, avec passion et amour. Le couple de restaurateurs espère rouvrir ce vendredi 31 janvier.

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  • Je viens du monde de la radio, où chaque mot compte. Aller à l’essentiel, écrire le moins pour dire le plus, c’est ma façon de travailler.Après avoir été journaliste dans plusieurs régions de France, j’ai choisi de raconter les histoires d’ici, en Vendée. Des récits de vie, des initiatives locales, une information gratuite, réfléchie et bienveillante, accessible à tous.Avec Vendée Gazette, je veux informer sans cliver, éclairer sans juger. "Le plus compliqué, c’est de faire simple", une devise qui guide ma plume, au service du local et des gens.

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