À 25 ans, il a tout quitté pour nettoyer les tombes

À seulement 25 ans, Baptiste Faivre a quitté son métier de banquier pour se lancer dans un domaine peu commun : l’entretien et le fleurissement des tombes. En ce 1er novembre, journée de la Toussaint, son histoire résonne tout particulièrement, rendant hommage aux travailleurs qui veillent sur les sépultures de nos proches disparus.

Lorsqu’on croise Baptiste Faivre dans un cimetière, il est souvent penché sur une tombe, armé de ses brosses douces et d’un seau d’eau claire. Cet ancien banquier a choisi de consacrer ses journées à nettoyer les pierres tombales et ornementations, de la Vendée à la Charente-Maritime. « J’avais cette idée en tête depuis un moment, mais c’est un concours de circonstances qui m’a poussé à me lancer. À mon âge, c’était le bon moment d’entreprendre », confie-t-il.

« Tout est fait à la main, avec respect »

Son quotidien, marqué par la rigueur et la météo, commence par retirer les fleurs fanées, les feuilles mortes et autres débris. Ensuite, place au nettoyage minutieux : « Tout est fait à la main, avec respect. Je n’utilise que des produits non agressifs pour préserver les matériaux anciens », précise-t-il. Les traitements pour éliminer les mousses ou les lichens sont appliqués avec parcimonie. « Ce qui est le plus compliqué ? S’organiser. Parce que finalement, on est totalement dépendant de la météo. » Il rajoute : « Il y a aussi le fait de voir certaines tombes fortement dégradées et d’essayer de redonner un peu de dignité au monument, tant bien que mal. »

« Je sers de pont entre les deux, de lien, pour continuer de rendre hommage à leurs proches. Je me sens utile. »

Dans ce travail où chaque détail compte, le plus gratifiant reste le contraste entre l’avant et l’après. « Voir une tombe abîmée retrouver sa dignité, c’est une vraie satisfaction », explique Baptiste. Mais il ne s’arrête pas là : il fleurit également les tombes et propose bientôt de restaurer les lettres gravées. Cet ensemble de services permet aux familles, parfois éloignées ou incapables d’entretenir elles-mêmes les sépultures, de rendre hommage à leurs défunts. 

Pour lui, chaque tombe porte une histoire, souvent partagée par les proches. « On perçoit l’importance de notre travail lors des échanges avec les familles. On comprend l’importance pour eux de prendre soin de la mémoire des défunts et de l’autre côté, leur incapacité à le faire malheureusement, que ce soit pour des questions géographiques ou même pratiques, pour les personnes plus proches. Donc, je sers plutôt de pont entre les deux, de lien, pour continuer de rendre hommage à leurs proches. Je me sens utile. », raconte-t-il, conscient de l’impact de sa mission.

Un choix de carrière qui étonne

Au-delà de la technique, il y a l’humain. Baptiste sait que son choix de carrière étonne. « Quand j’en parle, les gens sont surpris. Parce que ce n’est absolument pas courant. Et beaucoup ne connaissent même pas le métier, parce qu’on en n’entend pas forcément parler. », dit-il. La surprise laisse vite place à la reconnaissance lorsqu’ils réalisent l’importance de ce travail, qui, loin d’être anodin, participe au devoir de mémoire.

« Je me sens utile », conclut Baptiste. Pour lui, nettoyer une tombe, c’est plus qu’un simple geste : c’est un hommage. Et en ce jour de la Toussaint, son engagement prend tout son sens. Des mains délicates et une volonté de fer pour veiller sur ce qui reste des histoires humaines : voilà la mission qu’il s’est donnée.

Info pratique

Pour contacter Baptiste Faivre, il faut écrire à l’adresse mail suivante : contact@hommage.fr

Auteur/autrice

  • Je viens du monde de la radio, où chaque mot compte. Aller à l’essentiel, écrire le moins pour dire le plus, c’est ma façon de travailler.Après avoir été journaliste dans plusieurs régions de France, j’ai choisi de raconter les histoires d’ici, en Vendée. Des récits de vie, des initiatives locales, une information gratuite, réfléchie et bienveillante, accessible à tous.Avec Vendée Gazette, je veux informer sans cliver, éclairer sans juger. "Le plus compliqué, c’est de faire simple", une devise qui guide ma plume, au service du local et des gens.

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