Aurore, une mère vendéenne, a passé plusieurs jours à chercher désespérément le méthylphénidate, traitement indispensable pour son fils de 10 ans atteint de TDAH. Une pénurie nationale met en péril le quotidien de nombreuses familles.

« Dans 15 jours, je n’ai plus de traitement pour mon fils ». Aurore parle d’une voix émue, l’angoisse palpable. Cette mère vendéenne a vécu des jours de stress intense. Elle a cherché partout le méthylphénidate. Une molécule essentielle pour Liam, son fils de 10 ans atteint de trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH). Le traitement permet à Liam de rester concentré et de gérer son impulsivité à l’école. Sans ce médicament, sa scolarité et son bien-être seraient gravement compromis.
Une quête épuisante et sans fin
Dans sa pharmacie de quartier à Pouzauges, Aurore entend la réponse qui la hante depuis des semaines :
« On est en rupture de stock. »
« Les laboratoires sont en rupture. »
Elle raconte :
« J’ai fait toutes les pharmacies de Pouzauges, des Herbiers et même de Fontenay-le-Comte, où je travaille. Rien. » Une pharmacienne de Fontenay-le-Comte, contactée par Vendée Gazette, confirme : « la situation est tendue sur beaucoup de médicaments. »
Après plusieurs jours de recherche acharnée, Aurore a enfin pu récupérer un traitement pour Liam « du concerta LP 18 mg« , mais seulement pour 15 jours. Une épée de Damoclès plane sur sa tête.
Des conséquences lourdes pour toute une famille
Pour Liam, l’arrêt du traitement signifierait l’arrêt de l’école. Sans ce médicament, il ne peut plus gérer les bruits, les interactions ou même rester concentré en classe. Aurore prévient :
« Si Liam n’a plus de traitement, on ne le mettra pas au collège. Ça mettrait à mal ses professeurs, ses camarades et lui-même. »
Elle envisage de devoir arrêter de travailler pour s’occuper de son fils :
« J’ai prévenu mon équipe. Soit je peux adapter mon planning, soit je devrai m’arrêter. »
Cette situation bouleverse l’équilibre familial. Aurore, son mari et Liam vivent dans un stress constant, redoutant chaque visite à la pharmacie.
Une pénurie qui s’étend à d’autres traitements
La pharmacienne de Fontenay-le-Comte tire la sonnette d’alarme :
« Ce problème de pénurie ne touche pas seulement le méthylphénidate. Nous avons aussi des difficultés pour d’autres médicaments essentiels. »
Cette situation révèle les failles du système d’approvisionnement. En France, seule une molécule est disponible pour traiter le TDAH, contrairement à d’autres pays qui disposent d’alternatives. L’Agence nationale de sécurité du médicament travaille sur des solutions, mais les délais sont longs.
Un appel à l’action
Pour Aurore, la situation est intenable :
« On ne peut pas vivre avec cette angoisse permanente. Ce n’est pas une vie. »
Ce témoignage n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. La pénurie de médicaments impacte des milliers de familles en France. Une crise silencieuse, mais aux conséquences immenses.