Des scientifiques ont creusé sous la baie de l’Aiguillon. Objectif : découvrir ce que la terre a gardé en mémoire depuis deux siècles.

Et si le sol pouvait parler ? Sous la vase de la baie de l’Aiguillon, des chercheurs ont trouvé des traces du passé. Une sorte de journal intime de la nature… parfois bouleversé par l’activité humaine.
Un sol qui garde tout en mémoire
Pendant l’hiver, des équipes de chercheurs l’Université de Nantes et les conservateurs de la baie ont creusé à Triaize et Champagné-les-Marais comme le rapporte le journal Sud Ouest. Avec de longs tubes, ils ont récupéré des couches de terre, profondes de plusieurs dizaines de centimètres. Ces « carottes« , comme ils les appellent, permettent de lire le sol comme on lirait un vieux livre. Chaque couche raconte un moment de l’histoire.
En creusant jusqu’à un mètre cinquante, ils ont remonté le temps. Jusqu’au début du 19e siècle. À l’époque de Napoléon. Et ce qu’ils ont trouvé dans certaines couches pose question.
Des traces de pollution bien enfouies
Dans les échantillons prélevés à Triaize, les scientifiques ont découvert des particules liées à l’activité humaine : des métaux lourds, des produits radioactifs, des restes industriels. Des éléments invisibles à l’œil nu, mais bien présents. Et qui, dans le temps, peuvent avoir un impact sur l’environnement.
Cela ne veut pas dire que la baie est dangereuse aujourd’hui. Mais que son sol, lui, garde des souvenirs parfois lourds à porter.
Pourquoi c’est important ?
La baie de l’Aiguillon est un milieu fragile. Elle abrite des oiseaux, des poissons, et une foule de petits êtres vivants essentiels à l’équilibre de l’océan. Comprendre comment le sol évolue aide à mieux protéger cet écosystème unique.
Les recherches vont continuer, plus en profondeur encore. Car la baie a encore beaucoup à dire à ceux qui prennent le temps de la lire.
