Dix-huit victimes présumées du chirurgien Joël Le Scouarnec ont été recensées en Pays de la Loire. À Vannes, le procès examine les faits commis notamment aux Sables-d’Olonne.

Ils étaient enfants, parfois même très jeunes, lorsqu’ils ont croisé la route de Joël Le Scouarnec. Trente ans plus tard, la justice rouvre les blessures. Depuis ce lundi 5 mai, la cour criminelle de Vannes juge l’ancien chirurgien pour des actes de pédocriminalité. Sur les 299 victimes identifiées dans l’ouest de la France entre 1986 et 2017, 18 ont été opérées en Pays de la Loire, principalement aux Sables-d’Olonne et à Ancenis (Loire-Atlantique), lors de remplacements de l’accusé.
Un “massacre” pour les victimes
« C’est un massacre qu’il a commis », a témoigné Sarah, une Vendéenne, au micro d’Ici (anciennement France Bleu). La radio rapporte ses mots poignants, alors qu’elle évoquait l’agression subie à 11 ans dans une salle de réveil après une opération banale aux Sables-d’Olonne. Elle n’avait jamais parlé de ce drame, jusqu’à ce qu’une enquête nationale l’identifie parmi les victimes potentielles.
Des actes commis dans les hôpitaux vendéens
Si l’affaire a explosé en 2017 à Jonzac, c’est toute une carrière médicale que la justice examine aujourd’hui. Joël Le Scouarnec, âgé de 73 ans, a exercé dans de nombreux établissements de l’Ouest, souvent en tant qu’intérimaire. En Vendée, ses passages aux Sables-d’Olonne ont laissé des traces. Selon France 3, les faits examinés cette semaine concernent précisément ces périodes dans le département.
Une instruction longue, un traumatisme profond
L’enquête a permis de retrouver des carnets dans lesquels il notait des détails glaçants sur les enfants, leurs gestes, leurs expressions. À la barre, l’accusé reste mutique. Pour les victimes, c’est une deuxième épreuve, mais aussi l’espoir de mettre un point final à une vie entachée par la honte et le silence.
Un procès pour redonner une voix aux oubliés
Jugé pour des cas d’agressions sexuelles et de viols, Joël Le Scouarnec encourt 20 ans de réclusion. Il a déjà été condamné en 2020 à 15 ans de prison. Le procès de Vannes devrait durer jusqu’au 24 mai prochain.