Le mercredi 30 avril, Fredo a servi ses derniers verres au bar de la Poste à Mareuil-sur-Lay. Après 38 ans de fidèle service, le patron tire sa révérence. Une dernière soirée pleine d’émotions, dans un contexte où les bars ferment les uns après les autres en France.

Un dernier verre pour la route ! Les bars ferment. Lentement, mais sûrement. En 2023, la France comptait moins de 34 000 débits de boissons contre plus de 200 000 dans les années 1960. Une hémorragie qui touche surtout les petites communes rurales. Mareuil-sur-Lay ne fait pas exception.
Ce mercredi 30 avril, ils étaient une cinquantaine à pousser une dernière fois la porte du bar de la Poste. Une dernière soirée avant la retraite du patron, Fredo. « Je ne t’aurais pas reconnu », lance un client à un ancien complice, venu pour l’occasion. Vingt ans qu’il n’était pas revenu.

« La vie a changé »
Assis derrière son comptoir, Fredo observe la scène avec tendresse. « À l’époque, il y avait plein de bars à Mareuil. Aujourd’hui, ce n’est plus pareil. La vie a changé », souffle-t-il. Après 38 ans de service, il a vidé les stocks pour remercier ses clients.
Une cliente, la cinquantaine, se remémore l’arrière-salle d’autrefois : « Avant, il y avait une cloison, et une salle de jeu derrière avec un baby-foot, un flipper, etc. »

Un verre à la main, un plateau offert par le patron, un autre client lâche d’une voix émue : « J’ai fait tous mes premiers de l’an ici ». Les yeux brillent, la gorge se serre. « C’est une page qui se tourne », résume sobrement une habituée.
Fredo, papy heureux
Aujourd’hui, Fredo devient un retraité comme les autres. « Maintenant, je vais me reposer », sourit-il. Il espère trouver une location à Mareuil pour rester proche de ses proches. Les murs du bar, eux, sont à vendre.

Le rideau est tombé sur une adresse familière de Mareuil. Mais les souvenirs, eux, resteront longtemps accrochés aux comptoirs de la mémoire.