Dans sa maison paisible de Sainte-Radegonde-des-Noyers, l’autrice allemande Sabrina Kiefner publie son septième roman, Les couleurs d’Élisabeth. Une biographie romancée d’Élisabeth Vigée Le Brun, célèbre portraitiste de Marie-Antoinette, dont elle souhaite réhabiliter la mémoire. Sorti en Allemagne sous le titre Die Farben der Elisabeth, l’ouvrage paraîtra en France le 16 avril prochain, pour les 270 ans de la naissance de l’artiste.

Brune, les cheveux tirés en arrière, un foulard autour du cou, Sabrina Kiefner nous accueille dans sa maison de campagne de Sainte-Radegonde-des-Noyers. Dans cet endroit paisible, propice à l’écriture, l’autrice vient de terminer son septième roman. Un livre spécial pour elle, car il réhabilite une femme trop souvent oubliée de l’Histoire : Les couleurs d’Élisabeth, une biographie romancée consacrée à la portraitiste Élisabeth Vigée Le Brun.
« Ce qui m’a frappée, c’est qu’elle a révolutionné l’art du portrait. Pour la première fois, on voit des femmes sourire, montrer leurs dents. Avant, les reines, les rois avaient tous un air grave. Elle a changé cela », raconte-t-elle avec passion.
L’ouvrage, sorti en Allemagne sous le titre Die Farben der Elisabeth, paraîtra en France le 16 avril prochain, à l’occasion des 270 ans de la naissance de l’artiste. La couverture du livre représente l’un de ses tableaux les plus emblématiques : un portrait de Marie-Antoinette et de ses enfants, exposé au Louvre en 1787 et aujourd’hui conservé à Versailles. « Ça m’a semblé être la meilleure façon de lui rendre hommage », ajoute Sabrina Kiefner.
« En Vendée, j’ai commencé à écrire »
Avant d’être autrice, Sabrina Kiefner était enseignante d’allemand à La Rochelle. Arrivée en Vendée il y a dix ans, elle se plonge dans l’histoire du département. C’est en visitant la Chabotterie qu’elle découvre l’existence d’une femme fascinante : une combattante à cheval pendant la guerre de Vendée.
« J’ai vu une gravure d’elle et je me suis dit : ce n’est pas possible, une femme à cheval, en pleine guerre, ça devait être unique à l’époque ! » explique-t-elle. Elle se plonge alors dans les archives, découvre qu’elle a vraiment existé et lui consacre son premier roman. « C’est là que tout a commencé. Depuis, j’écris sans arrêt. »
Son premier livre, Céleste, manuscrit de l’Amazon, sort en 2019 chez un petit éditeur vendéen. Mais la crise du Covid l’empêche d’être pleinement diffusé. « Malgré tout, il a trouvé son chemin », se réjouit-elle aujourd’hui. Depuis, six autres ouvrages ont suivi.
« Mettre en avant les femmes oubliées de l’Histoire »
Sabrina Kiefner a une ligne directrice précise : raconter les parcours de femmes oubliées ou peu mises en valeur par l’Histoire. « Quand on regarde la liste des anniversaires historiques sur Wikipedia, il y a trente hommes et une seule femme. Il faut changer cela. »
Elle s’attache donc à redonner de la place à ces figures féminines. « J’ai envie de montrer que les femmes n’ont jamais été des victimes passives. Il y en a toujours eu qui ont fait leur chemin, malgré les obstacles. Elles ont existé, il faut les raconter. »
Après la sortie de son livre en avril, elle présentera ses ouvrages au Printemps du Livre de Montaigu le 28 mars prochain, avant d’intervenir le 8 mai à Luçon pour parler de l’amitié franco-allemande.