Vous auriez vu ses larmes. Ému, épuisé, mais comblé, Benjamin Dutreux a franchi la ligne d’arrivée du Vendée Globe cette nuit, à La Rochelle. Après 77 jours en mer, le skipper vendéen, 10ᵉ de cette édition, a partagé ses premiers mots avec une sincérité désarmante.

La tempête Herminia a bouleversé les plans. Benjamin Dutreux devait remonter le célèbre chenal des Sables-d’Olonne, mais il a dû se résoudre à accoster à La Rochelle pour des raisons de sécurité. Malgré cette arrivée atypique, l’émotion était intacte.
« Merci d’être venu jusqu’ici ! Finalement, le bateau a survécu. Il avait envie d’aller au bout. Moi aussi j’avais envie d’aller au bout, » a confié le skipper vendéen, visiblement marqué.
« Je me suis dépassé plus que jamais »
Sur le quai, face à ses proches et supporters, Benjamin Dutreux, barbe hirsute et larmes dans les yeux, a livré un témoignage poignant : « ça m’a un peu pesé, mais je me suis battu jusqu’au bout. Je me suis dépassé plus que jamais. »

Il a raconté les défis techniques rencontrés sur son bateau Guyot Environnement – Water Family :
« On a réussi à remettre en route l’électronique, à remettre en route le bateau pour que ça fonctionne. »
Un top 10 qui sonne comme une victoire
Avec une humilité touchante, le skipper vendéen a exprimé sa fierté d’avoir atteint cet objectif :
« Je me disais humblement que j’aimerais bien faire un top 10. Et honnêtement, au fond de moi-même, je me disais, avec le plateau [de concurrents], est-ce que c’est vraiment réalisable ? J’y ai mis mes tripes et ça finit par payer.«
« Je vais être papa » : une double dose d’émotion


En larmes, Benjamin Dutreux a aussi partagé une nouvelle personnelle inattendue, ajoutant à l’intensité de cette journée : « je vais être papa d’un petit garçon. C’est la première fois de ma course que je pense à ça. C’était assez dingue.«
« En mer, c’est une version XXL de la vie »
Le marin de l’île d’Yeu a salué la richesse de cette course légendaire : « chaque marin qui vit cette aventure peut vous garantir qu’il soit premier ou dernier, ils doivent vivre des trucs de dingue. »

Il a également évoqué l’apprentissage unique que procure la mer : « en mer, c’est une version XXL de la vie. Le monde bouge, tout est en mouvement tout le temps, et il faut s’adapter.«
Une arrivée marquante malgré tout
Malgré l’absence du chenal des Sables-d’Olonne, Benjamin Dutreux a été accueilli comme un héros à La Rochelle. Ses larmes, ses mots et ses rêves pour l’avenir ont marqué cette arrivée atypique du Vendée Globe.